Aujourd’hui, Moulinot donne le micro à Marcel le ver de terre pour en apprendre davantage sur lui et ses congénères créateurs de lombricompost ! D’incroyables petites bêtes à découvrir en quelques lignes …
Marcel : « Toc toc, Il y a quelqu’un ? … Ah vous êtes tous là, très bien, alors nous allons pouvoir commencer »
Moulinot : Merci d’accueillir Marcel, éminent représentant des vers de terre qui a gentiment accepté de venir nous parler de lui. Alors Marcel, je commencerais par la question qui nous intéresse tous « Comment devient-on ver de terre ? »
Marcel : « Eh bien voyez-vous nous autres, vers de terre, sommes hermaphrodites. Nous sommes pourvus à la fois d’organe reproducteurs mâles (testicules) et femelles (ovaires). Mais nous sommes incapable d’autofécondation : testicules et ovaires ne sont pas mûrs en même temps. Si bien que nous nous reproduisons par fécondation croisée, réciproquement. Nous échangeons nos spermatozoïdes pendant l’accouplement, que nous stockons dans les réceptacles séminaux (organes spécialisés). Nos ovules arrivent à maturité plus tard et au fur et à mesure de leur émission, ils sont fécondés par les spermatozoïdes stockés dans les réceptacles séminaux. »
Moulinot : Fascinant. Mais quand cette rencontre a-t-elle lieu ? Et combien de temps met le petit ver de terre pour devenir l’égal de ses parents ?
Marcel : « Les nuits fraîches et humides, au printemps, et à la fin de l’été présentent les conditions idéales pour l’accouplement qui se produit à la surface du sol. Les deux vers produisent alors des cocons. Ces cocons sont une capsule à la forme d’un citron et aux dimensions approximatives de 6 mm de longueur par 4 mm de largeur, qui contiennent les œufs fécondés. Habituellement, les cocons éclosent au bout de 14 à 21 jours et donnent un à deux vermisseaux. «
Marcel : « Si les conditions de température et d’humidité ne sont pas favorables les capsules demeurent intactes en attendant de meilleures conditions. Les capsules peuvent survivre à des conditions extrêmes de sécheresse et de chaleur où les vers ne survivraient pas. Les vers nouvellement éclos ressemblent à des petits bouts de fil blanc de quelques millimètres de long. En l’espace de quelques heures leur couleur commence à foncer et en moins d’un jour ils ressemblent à leurs parents. Leur croissance est très rapide jusqu’à la maturité sexuelle et diminue considérablement après. »
Moulinot : Et ce bruit qui court que vous pourriez vous régénérer ?
Marcel : « Eh bien désolé de vous décevoir mais c’est bel et bien une légende, un ver coupé en deux est un ver mort. »
Moulinot : Nos amis jardiniers éviteront maintenant les coups de bêches intempestifs à n’en point douter. Mais dites-nous en plus sur ce magnifique corps d’athlète qui fait de vous un allié indispensable au potager.
Marcel : « Les deux couches musculaires qui nous enrobent permettent une locomotion efficace. La musculature circulaire externe est responsable des contractions segmentaires et la musculature longitudinale, plus interne, permet l’allongement des segments. Les soies permettent l’accrochage à la paroi des terriers et le pore dorsal l’éventuelle évacuation rapide du liquide cœlomique. Cet ensemble constitue un outil pneumatique remarquable, permettant la reptation. Nous n’avons ni poumons ni branchies pour respirer. La prise d’oxygène se fait par toute la surface du corps grâce à la peau qui assimile directement l’oxygène dissous dans l’eau. C’est pour cette raison que nous devons toujours maintenir notre peau humide. Nous nous protégeons du rayonnement solaire en nous dissimulant dans la végétation et dans le sol et nous émergeons à la surface seulement à la nuit venue. »
Moulinot : Eh bien, merci Marcel pour toutes ces informations. Et chers lecteurs si vous êtes tombés amoureux des vers de terre allez donc faire un tour sur l’Observatoire participatif des vers de terre !