Depuis 2019, Moulinot s’est lié à des partenaires méthaniseurs agricoles afin de valoriser les restes alimentaires que nous collectons, en biogaz et en fertilisant pour les sols agricoles. Découvrez l’interview de deux d’entre eux : Carine Mallier et Laurent Boursaud.
Des partenaires méthaniseurs engagés dans le monde agricole
Le couple Mallier/Boursaud est depuis très longtemps engagé dans le monde agricole, et surtout, dans la méthanisation agricole qui est l’une de leurs spécialisations. À leurs yeux, c’est un métier d’avenir qui mérite d’être valorisé et développé.
Ces partenaires méthaniseurs ont créé ARTAIM Conseil à Montpothier, fondé en 2012, une société qui développe des unités de méthanisation agricole grâce à l’injection de biométhane. Ils accompagnent les agriculteurs dans le développement des projets de biogaz autonome.
Ils travaillent aussi avec Nicolas, agriculteur, sur l’unité de méthanisation Bassée Biogaz à Noyen-sur-Seine qui reçoit notre soupe de déchets alimentaires.
«… On a vite perçu que Moulinot était dans cette même logique de qualité et travaillait de manière à avoir un très bon tri. »
Moulinot : Quel est votre lien avec l’agriculture?
Carine Mallier : J’ai toujours travaillé dans des métiers de service pour le monde agricole.
Moulinot : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à la méthanisation agricole et à créer votre société ARTAIM?
C.M : C’est Lionel Boursaud ! (rires ) Mon compagnon et mon associé. Il travaillait depuis 4 ans dans le monde de la méthanisation mais en tant que salarié. À l’époque, seule la méthanisation en cogénération, qui consiste à produire de l’électricité et de la chaleur à partir du biogaz, existait. Celle-ci n’était pas vraiment adaptée à l’agriculture céréalière locale qui n’avait pas de quoi valoriser la chaleur produite. Et c’est en novembre 2011 qu’est apparue la possibilité de faire de la méthanisation en injection, c’est-à-dire d’injecter directement le biogaz produit, après épuration, dans les réseaux de gaz de ville. Avec cette nouvelle possibilité, nous avons identifié que la méthanisation avait désormais du sens tant sur le plan environnemental qu’économique pour les agriculteurs locaux. Nous avons donc décidé d’unir nos forces (les connaissances de Lionel du monde de la méthanisation, ma formation est plutôt en économie agricole, sans oublier les tarifs d’achat de la méthanisation en injection correctement rémunérateurs). On a donc uni nos forces pour accompagner des projets de méthanisation agricole.
Des partenaires méthaniseurs experts et accompagnateurs
Moulinot : Quel est le nombre de projets de méthanisation et/ou de méthaniseurs que vous avez accompagnés ?
C.M : À date, on en a déjà accompagné plus d’une, on est sur une bonne soixantaine de projets aux quatre coins de la France.
Moulinot : Quelle est votre vision de la filière de méthanisation agricole ?
C.M : La méthanisation agricole constitue un nouveau métier qui demande de l’engagement. […] C’est une activité qui demande de l’engagement, elle est assez complexe, on apprend un nouveau métier. Toutes les personnes que nous avons accompagnées dans leur projet sont très volontaires et engagées, c’est une grande force. La méthanisation agricole, c’est aussi une filière encore jeune et qui a donc besoin de se structurer un petit peu, malheureusement, elle n’est pas toujours bien perçue du grand public. C’est dommage, car cette image n’est pas justifiée à mon sens. La plupart des agriculteurs-méthaniseurs travaillent bien mais on retient les quelques installations qui ont été mal gérées et ont fait beaucoup parler d’elles. Mais cette image un petit peu écornée n’est pas forcément la bonne, moi je pense que c’est un peu exagéré, ils ont sûrement besoin de se structurer mais ils travaillent globalement bien. Malheureusement les quelques cas difficiles où il a eu des accidents font beaucoup parler d’eux et ça fait du mal à tout le monde, ce qui est vraiment dommage, d’autant plus que la grande majorité des agriculteurs-méthaniseurs sont aussi, des gens qui défendent des valeurs de qualité, notamment au niveau des matières entrantes pour que le digestat [fertilisant organique produit grâce à la méthanisation et utilisé par les agriculteurs sur leurs terres, NDLR] soit le plus qualitatif possible.
Moulinot : Pourquoi avez-vous décidé d’investir vous-mêmes dans un méthaniseur ?
C.M : C’est avant tout une aventure humaine. Nicolas Brunet, l’agriculteur avec lequel nous nous sommes associés pour créer notre méthaniseur était une connaissance de longue date. C’est quelqu’un que Lionel connaissait bien. C’est également le goût du défi qui nous a attiré. C’était une opportunité de passer de l’autre côté de la barrière et de créer notre propre installation. En plus d’accompagner des projets de méthanisation agricole, nous sommes devenus nous-mêmes des exploitants. C’est une expérience géniale ! On avait notre activité de conseil et là, on réalise aussi quelque chose d’autre pour nous même, c’est génial !
La méthanisation agricole et les restes alimentaires
Moulinot : Pourquoi la volonté de valoriser des déchets alimentaires/biodéchets ?
C.M : C’est à partir de 2015 que cette typologie de déchets nous a intéressé car Lionel avait identifié qu’il y avait une production importante de déchets alimentaires avec énormément de gisements en région parisienne, dont la grande majorité est encore aujourd’hui incinérée, voire même, mise en décharge. Or, ces déchets peuvent être valorisés en méthanisation pour produire de l’énergie (du gaz vert) et du fertilisant organique pour les terres agricoles. On s’est dit que ça devait exister des biodéchets de qualité pour y parvenir. C’est en 2015 que nous nous sommes vraiment concentrés dessus, on voulait absolument trouver un partenaire avec qui il y aurait cette notion de qualité. C’est Elior [entreprise de restauration collective, NDLR] qui nous a mis en contact avec Moulinot c’est-à-dire Stephan et Fabien, et de là les choses ont avancé.
Moulinot : Pourquoi ce partenariat avec Moulinot ?
C.M : On souhaitait absolument trouver un partenaire qui était capable de garantir la qualité de la soupe organique [pulpe de déchets alimentaires, NDLR]. On a été mis en contact avec Moulinot qui était dans cette même logique de qualité et travaillait de manière à avoir un très bon tri et donc des biodéchets avec le moins possible d’inertes.
Moulinot : Quels sont vos retours d’expérience sur le modèle de valorisation développé en partenariat avec Moulinot ?
C.M : Il est excellent ! (rires) La qualité de la soupe organique préparée par Moulinot et livrée sur nos méthaniseurs est très bonne et en constante amélioration grâce à une collaboration entre toutes les parties prenantes.
👉 Nos autres partenaires : Alexis et Jean-François.
👉 Envie d’en savoir plus sur la méthanisation agricole ? Découvrez notre article sur l’importance des restes alimentaires en méthanisation.